Exercices sur le commerce international
Etape 1 : Travailler sur l'évolution et les facteurs des échanges mondiaux
Temps total de travail estimé sur cette étape : environ 2h30 minutes(en cours d'actualisation)
Voir, revoir et comprendre, les vidéos sur le thème
Temps de travail estimé : 30 minutes
2 vidéos de synthèse pour comprendre les dernières évolutions de la mondialisation. Attention, les deux vidéos utilisent des concepts qui seront abordés plus en détail, par la suite. Elles peuvent aussi servir de point final au parcours
Video 1 Source Laure Le Gurun (Prof SES) durée 3:28
Une synthèse animée sur l'histoire de la mondialisation
1.Selon l'auteur(e), depuis quand les échanges internationaux se sont accélérés, et pourquoi ?Les échanges internationaux augmentent d'abord au 19ème siècle, en raison de la révolution technologique (progrès technique), de l'augmentation des flux migratoires et des mouvements de capitaux.
2. Quel est le rôle du GATT ("General Agreement on Tariffs and Trade ") après la seconde guerre mondiale ?Le GATT défend une logique de libre échange fondée sur la spécialisation et les avantages comparatifs (cf. Théorie de Ricardo). Pour accélérer le processus, le GATT encourage les accords visant à réduire les droits de douane entravant les échanges de produits entre pays (barrières tarifaires)
3. Quelles sont les deux particularités de la mondialisation actuelle (en 2013) selon l'auteur(e)?Contrairement aux enseignements de la théorie des avantges comparatifs, les échanges sont des échanges intra-branches. Par ailleurs, le phénomène de DIPP (division internationale des processus productifs) se développe
4. Que signifie IDE ? Quel rôle à joué la globalisation financière et l'OMC dans les années 1990 ?IDE = investissements directs à l'étranger. Les entreprises déplacent leurs capitaux dans le monde à la recherche de la meilleure destination. La globalisation financière facilite ce déplacement tandis que l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce), qui dispose d'un pouvoir de sanction, relance la logique de libre échange
5. Quels sont les bienfaits attendus du libre échange ?Les bienfaits attendus du libre échange sont l'accroissement de la taille des marchés, les économies d'échelle, la diminution des prix. L'auteur(e) n'évoque pas d'autres bienfaits attendus comme par exemple, l'accroissement de la contrainte concurrentielle obligeant les entreprises à faire des efforts de productivité.
6. Quelle stratégie est suivie par les firmes transnationales, ou FMN, selon l'auteur(e) ?Les firmes positionnent leurs étapes de production dans les pays les moins couteux, pour abaisser le coût de production (donc le prix). Il faut souligner que la recherche du moindre coût n'est pas la seule motivation des FMN
7. En quoi consiste la critique des altermondialistes ?Les altermondialistes estiment que les délocalisations provoquées par le dumping social, écologique et fiscal des pays du Sud, affectent la croissance des pays du Nord. Il faut souligner cependant que ce sont les FMN plus que les Etats du Sud, qui sont à l'origine de ces transformations.
8. Quelles sont les solutions évoquées par l'auteur(e) ?Il y a d'abord des logiques de retour au protectionnisme (on remet en place des barrières tarifaires et non tarifaires,cf. dernière partie). Il y a ensuite une nécessité d'imaginer de nouvelles institutions de Gouvernance Mondiale
Video 2 Extrait du journal de 20h de France 2, 30/12/2015, repris par EPHEC sur Youtube, durée 2:51
Evolution du commerce mondial depuis 1989, une chronologie rapide racontée par F. Lenglet
1. Est ce que 1989 est le seul point de départ du processus de developpement du commerce international ?Non. Après 1945, les pays s'engagent déjà dans un processus de réduction des barrières tarifaires (impulsion du GATT puis OMC, en 1995). Cette première phase se traduit par une progression forte des exportations et des importations dans de nombreux secteurs (le taux d'ouverture progresse). La date symbolique de 1989, signale simplement l'entrée de ce processus dans une nouvelle phase ("Mondialisation moderne, ouvrant un champ considérable à l'économie de marché, avec des multinationales qui se projettent dans le monde entier" selon M. Lenglet)
2. Quelle est la principale caractéristique de la nouvelle phase ouverte en 1989 ?On assiste à une véritable mondialisation de la production sous l'influence des multinationales, qui s'implantent un peu partout et divisent le processus de production (DIPP : décomposition internationale des processus productifs). La DIPP consiste à diviser le processus de production en plusieurs opérations prises en charge par des unités de production implantées dans différents pays. La FMN échange ensuite les composants entre ses filiales (commerce intrafirme).
3. Qu'est ce qui facilite la mondialisation de la production ?Le processus d'approfondissement des accords régionaux (libre échange dans UE par exemple) et l'essor du web (et des communications) facilitent cette transformation du commerce international. L'exposé ne cite pas le rôle tout aussi important du transport maritime (exemple du conteneur)
4. Quel est l'évènement important en 2000 ?La Chine entre à l'OMC et participe pleinement aux échanges internationaux. Disposant d'une main d'oeuvre à très bas coût, la Chine attire les investisseurs étrangers (FMN) qui s'y installent ou délocalisent leurs unités de production, pour ensuite réexporter vers leur pays d'origine la production effectuée. C'est l'exemple de l'Iphone en 2007, fabriqué par Foxcon pour le compte d'Apple, qui y intègre d'autres éléments venus d'une dizaine d'autres pays (du design, du marketings, etc).
5. Que se passe t'il en 2008 ?La faillite de Lehmans Brothers, est un élément de la crise des Subprimes, qui se transforme en crise économique mondiale. M. Lenglet en fait le point de départ d'une période de "désamour" pour le principe du libre échange et de l'ouverture des frontières. Cela se traduit aujourd'hui par une demande de protection et un retour au nationalisme, devant l'insécurité économique.
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Temps de travail estimé : 60 minutes
1. Le passage d'une économie internationale à une économie mondiale (interdépendance des Nations)Dans une économie internationale, il existe des échanges entre Nations mais ils sont limités.
C'est le marché national qui constitue l'espace économique des entreprises, celui à partir duquel elles élaborent leurs stratégies.
Les Etats- Nations gardent une certaine autonomie, notamment dans la conduite de leurs politiques économiques, parce que les capitaux et les personnes restent dans un cadre national.
La mondialisation se traduit par une augmentation des échanges internationaux de biens et de services et des mouvements de capitaux et de personnes.
Dans une économie mondiale, les économies des différentes nations deviennent alors interdépendantes.
Ainsi, on peut définir la mondialisation de l'économie, en première approche, comme l'accroissement de l'interdépendance économique entre les différentes Nations.
L'autonomie des Etats - Nations en matière de politique économique n'est alors plus aussi grande : il faut toujours tenir compte des réactions des partenaires commerciaux ou des investisseurs étrangers.
(V1)
2. La mondialisation prend 3 formes principales (commerce international, globalisation financière, multinationalisation des firmes)- L'augmentation des échanges de marchandises et de services entre nations depuis l'après- guerre (commerce international).
- La multinationalisation des firmes et l'internationalisation de la production
Les entreprises ont de plus en plus une logique de décision au niveau mondial, non seulement dans leurs stratégies commerciales mais aussi dans leurs décisions sur les choix de localisation de la production (optimisations fiscales, optimisations des coûts).
Elles deviennent alors des firmes multinationales (FMN) ou firmes transnationales (FTN).
Les firmes multinationales, raisonnant à une échelle mondiale, sont relativement peu nombreuses (phénomène de concentration au niveau mondial) et confrontées à de nombreux Etats.
On observe alors, un accroissement sensible du pouvoir des firmes multinationales sur les Etats- Nations, ce qui pose la question d'une régulation mondiale.
- L'augmentation des mouvements de capitaux entre nations depuis une trentaine d'années et la constitution d'un marché mondial des capitaux (globalisation financière - qui fera l'objet d'un traitement à part).
On parle parfois de mondialisation dans un sens étroit, ou d'échange international, qui ne correspond qu'aux seuls échanges de biens et services (commerce international) et d'échanges de capitaux (globalisation financière), sans référence au rôle des FMN.
Attention : la période de mondialisation actuelle n'est pas la première de l'histoire.
On estime qu'entre 1860 et 1914, il y a eu un premier mouvement de mondialisation avec une forte libéralisation des échanges sous l'impulsion de la Grande Bretagne, une diminution des coûts de transport (permettant l'approvisionnement en matières premières) et une forte libéralisation financière (mouvements de capitaux internationaux).
Le degré d'ouverture atteint en 1914, n'a été retrouvé qu'après 1975.
(V1)
3. Les déterminants des échanges internationaux de biens et services et de la spécialisation.Il s'agit de répondre à une question simple : pourquoi échange- t- on ? Pour répondre à cette question il faut d'abord posséder une vue d'ensemble de l'état du commerce mondial : De quoi parle- t- on ? Quelles sont les évolutions ? Qu'échange- t- on ? Qui échange ? (V1)
4. Quelques définitions préalables importantesLe commerce international correspond à l'ensemble des échanges de biens et services entre Nations différentes.
De plus en plus, ces échanges de biens et services correspondent à des échanges entres firmes multinationales ou entre filiales, de la même firme (2/3 du commerce mondial en 2014).
Une importation correspond à un achat de biens et services à l'étranger (= sortie de monnaie- devise), une exportation est une vente de biens et services à l'étranger (= entrée de monnaie- devise).
Le solde commercial (déficit ou excédent) qui apparait dans la balance commerciale, est la différence entre le volume des exportations et le volume des importations.
Une nation qui importe plus qu'elle n'exporte, doit se procurer des devises pour compenser (par exemple, en 2013, les entreprises algériennes vendent des hydrocarbures - pétrole, gaz naturel, pour se procurer des $ qui leur permettent d'acheter des équipements industriels ou agricoles, des hydrocarbures raffinés, des biens d'alimentation, dont elles ne disposent pas).
La compétitivité est la capacité à gagner ou à maintenir des parts de marché, c'est- à- dire à conserver sa clientèle face à la concurrence internationale.
Il faut pour cela que le prix soit au niveau (compétitivité- prix) ou que d'autres éléments (la qualité, la réputation...) justifient le prix plus élevé (compétitivité hors- prix).
La compétitivité des entreprises nationales permet de limiter les importations, la compétitivité des entreprises nationales exportatrices permet d'augmenter les exportations.
Définition compétitivité prix et hors prix
Prix : Capacité pour une entreprise, à gagner ou à conserver des parts de marché en proposant un prix de vente inférieur ou égal, à celui généralement constaté sur le marché.
Cela nécessite une surveillance particulière des coûts de production
Hors- Prix : Capacité pour une entreprise, à gagner ou à conserver des parts de marché en proposant pourtant un prix de vente supérieur, à celui généralement constaté sur le marché.
Cela s'explique par l'existence de particularités du produit, exclusives et appréciées par la clientèle : délais, service après- vente, garanties, fiabilité, qualité des composants et de la fabrication, design, image, réputation, etc
Les autorités nationales peuvent entraver les échanges internationaux en rendant plus couteuse les importations, par des taxes (barrières tarifaires, droits de douanes) ou en les interdisant ou ralentissant par des réglementations (barrières non tarifaires), souvent, avec l'objectif de protéger des secteurs économiques qui ne sont plus compétitifs. (V1)
5. Progression du volume de commerce mondialDepuis 1945, les échanges extérieurs entre Nations :
explosent en volume : facteur 40 pendant les 40 dernières années pour les produits manufacturés, plus de 18300 milliards de $ selon l'OMC en 2012, auquel il faut rajouter un volume d'échange de services de l'ordre de 4300 milliards de $ en 2012.
et augmentent plus rapidement que la production mondiale (+5% par an entre 1992 et 2012, même si l'année 2012 avec +2% est l'une des plus faibles, contre +6% entre 1980 et 2008, 2 à 3% entre 1984 et 2000, +5% entre 1960 et 1974).
L'indicateur Exportations B&S /PIB progresse donc significativement.
Quand le volume de commerce mondial diminue (2001 et 2009), ce sont des années de recul de la production mondiale.
Certains économistes (cf.
sites web de l'OMC et de l'OCDE) concluent que ce sont donc les échanges extérieurs qui ont stimulé la croissance de la production depuis 1945.
Mais il faut faire très attention : une corrélation n'est jamais en soi une causalité. (V1)
6. Les économies nationales sont de plus en plus extravertiesLes économies sont donc de plus en plus ouvertes sur l'extérieur (« extraverties ») :
La propension moyenne à exporter (ou taux d'exportation) augmente (X/PIB x 100, soit pour 2005 en France, 453/1718, pour 2008 521/1933, pour 2011, 538/2001.4, pour 2012, 557.6/2032.3 - PIB en milliards d'euros courants http://www.insee.fr/fr/themes/comptes- nationaux/tableau.asp?sous_theme=1&xml=t_1101), ce qui signifie que les nations exportent une quantité croissante de leur production.
Le PIB français dépend donc pour environ 27% des exportations, c'est à dire du rythme de croissance du reste du monde.
Le taux d'ouverture [(X+M/2)/ PIB] est plus significatif encore, car il tient compte des importations : 28,3% pour la France en 2011 (566.25/ 2001.4) (26% en 2005, 24.8% en 1998).
En période de récession (comme en 2009- 2010), ce taux se contracte mécaniquement (hausse des importations accompagnant une réduction du PIB).
Cependant, ce phénomène d'ouverture, ne concerne pas tous les nations, par exemple le Japon et les Etats- Unis conservent un coefficient d'ouverture plus faible (de 10% à 15% pour le Japon et pour les Etats Unis dans les années 2000- 2010, peu d'évolution depuis).
Ces économies s'appuient donc principalement sur leur marché domestique.
A l'inverse, d'autres nations comme la Chine se caractérisent par une très forte ouverture (la Chine
voit son taux passer de 2% dans les années 70, à 35%, dans les années 2010, l'Allemagne passant de 15 à 45%).
La France reste en 2011, le 6ème exportateur mondial, et le 5ème importateur mondial.
Le déficit commercial reste cependant élevé autour de 60- 70 milliards d'euros par an.
Cela s'explique principalement par la facture énergétique (importation pétrole), les faibles investissements de nos entreprises et donc l'effritement de leur compétitivité hors- prix (qualité déclinante), et l'orientation trop peu internationale des entreprises nationales (tournées vers le marché domestique ou vers l'Europe du Sud).
La productivité du travail française est l'une des plus élevée du monde, mais la productivité globale reste trop faible.
Cela s'explique par une gamme de produits trop « low cost » et une relative insuffisance de capital technique avancé (on compte ainsi près de 157000 robots industriels en Allemagne et 62500 en Italie, contre à peine 35000 en France).
Il faut donc investir dans le haut de gamme, et la R&D pour innover et pour sortir d'une situation de déficit commercial structurel (comme le fait avec succès l'Allemagne spécialisée dans les secteurs à forte valeur ajoutée : chimie, machines- outils, automobiles haut de gamme...) (V1)
7. La polarisation des échanges : spécialisation, triade et commerce intrazoneLe phénomène de tripolarisation (= triade, expression utilisée depuis 1985 par le japonais Kenichi Ohmae pour désigner les trois espaces dominants USA, UE, Japon) des échanges doit être fortement nuancé
Part des principaux pôles économiques dans le commerce mondial (au total, 80% pour Asie, Europe et Amérique en 2003, et en 2012) :
Amérique du nord c'est à dire Canada, EU, Mexique : 15% en 2003, 13%EX- 18%IMP en 2012 sur marchandises
Europe de l'ouest : 43% en 2003, 36%EX- 36%IMP en 2012 sur marchandises
Japon + Asie : 26 % en 2003, 32%EX- 32%IMP en 2012 sur marchandises
Depuis 2003, on assiste à une forte montée du commerce Sud- Sud (incluant la Chine) qui selon l'OFCE, représente en 2011, 40% des échanges commerciaux (contre 20% en 2003). (V1)
8. La régionalisation des échangesLa tendance à la régionalisation des échanges est contrecarrée par l'essor de la Chine
Création d'accords régionaux : Alena (1994), Asean (1993), Mercosur (1995), Union Européenne (1958, puis 1993)
Les échanges sont normalement plus nombreux au sein de chaque zone qu'entre les zones elles- mêmes (commerce intra- zone).
C'est vrai notamment pour les nations de l'UE qui effectuent en 2011, plus de 65% de leurs échanges extérieurs entre eux (contre environ 50% pour les autres zones, un peu moins intégrées).
Cependant, l'essor de la Chine a modifié les circuits, et de nombreux échanges commerciaux suivent une trajectoire Chine- autres nations (Asie, Amérique du Sud, Afrique : la Chine est ainsi devenue le premier fournisseur de l'Algérie). (V1)
9. Echanges de marchandises, produits primaires et servicesLes échanges de marchandises (produits manufacturés à distinguer des services, matières premières et produits agricoles) représentent environ 70% du total des échanges internationaux dans les années 2010- 2020.
Le poids des produits manufacturés a dépassé celui des produits primaires dans les années 1950.
Les produits primaires voient leur part relative diminuer à moins de 10% (il y a saturation des marchés occidentaux : application des lois d'Engel), ce qui pose des difficultés à certains PED mono- spécialisés.
Les services représentent autour de 20% du total des échanges (échanges technologiques - achats de brevets- , services de transport et de voyages, assurances, tourisme, grands travaux) et sont le fait des grandes nations industrialisées (EU, Allemagne, Japon, France, RU, Italie).
L'AGCS (accord général sur le commerce des services) accord signé en 1994, par les membres de l'OMC, concerne exclusivement les échanges de services, qui sont globalement en très forte expansion (à l'exception notable et significative des services directs à la personne).
En 2010, les services avancés représentent 30% des échanges Nord- Nord.
Cet accord contient des dispositions qui suscitent encore aujourd'hui de très fortes oppositions, notamment de la part des organisations dites altermondialistes (ATTAC par exemple). (V1)
10. L'évolution de la division internationale du travail (DIT) : de l'inter- branche à l'intra- brancheLa division internationale du travail (DIT), répartition de la production des biens et services entre zones spécialisées évolue vers l'intra branche.
L'ancienne division Nord- Sud (années 50- 80), fondée sur une certaine relation de complémentarité, se caractérisait en deux points :
-- Echange de marchandises intra branches (échange de produits de la même famille ou branche) et inter branches (échange de produits de famille ou branche différente en raison d'une demande de différence des consommateurs, selon Linder) entre nations développés à économie de marché (PDEM)
-- Echange inter branches entre PDEM et PED :
Produits primaires et agricoles (PP) importés des PED vers les PDEM
Exportation de Produits manufacturés, depuis les PDEM vers les PED
La nouvelle division est caractérisée par la progression de l'intra branche et le recul de la spécialisation (voir l'exemple des échanges de la France : http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATTEF08464
Une forte marginalisation des PED, qui ne sont plus des grands exportateurs de produits primaires et agricoles (illustration : le cacao est important pour la Côte d'Ivoire, mais la Côte d'Ivoire n'est pas importante pour le cacao).
Une importance croissante de l'échange intra branches entre PDEM (plus de 80% du commerce international) : échanges croisés de produits similaires.
Certains PED changent de statut (NPI, pays émergents) et deviennent exportateurs de produits manufacturés.
Définition spécialisation
Principe de concentration et de restriction, des activités d'un individu, d'une entreprise ou d'une nation, à un seul domaine.
Logiquement, la concentration des efforts et des ressources devrait permettre de produire plus (économie d'échelle) et mieux (gain d'efficacité, d'habileté, gain de productivité, effet d'expérience et d'apprentissage) dans le domaine choisi, renforçant ainsi l'avantage initial.
La spécialisation (à l'origine et/ou conséquence de la division du travail) suppose l'existence d'un système d'échange des produits et services en parallèle (un marché, un système de troc, etc...), puisque l'agent spécialisé doit se procurer à l'extérieur ce qu'il ne produit pas. (V1)
11. Causes de la progression du CI : le gain à l'échange en situation de différencesSpontanément, un échange est souvent vu comme un jeu à somme nulle.
Ce qui est gagné par l'un serait perdu par l'autre.
Les économistes néo- classiques considèrent que c'est une erreur d'appréciation.
La démonstration est simple : un individu X qui cède un objet A pour en obtenir un autre B, considère de manière subjective qu'il gagne à l'échange (B lui apporte plus d'utilité que A).
Mais si X trouve un partenaire Y dans l'échange, c'est bien parce que, pour Y, A apportait plus d'utilité que - Au final les deux coéchangistes améliorent leur situation de départ par l'échange.
L'échange est donc un jeu à somme positive.
Appliqué aux nations (qui diffèrent économiquement sur 5 points principaux : technologie, quantité de facteurs, structure de marchés, taille des marchés, goûts des consommateurs), cela peut donner des raisonnements de ce type : la nation X qui possède beaucoup d'uranium, et peu de nickel, est prête à échanger son uranium surabondant contre le nickel que possède en surabondance la nation Y.
Au final, chacune des deux nations dispose de la ressource qui lui manquait au départ.
L'échange international a joué un rôle positif.
(V1)
12. Le facteur techniqueLa différence entre nations est une première impulsion à l'échange, encore faut- il que les obstacles naturels (montagnes, océans, fleuves, distances) ne constituent pas un frein.
De ce point de vue, on peut considérer que deux évolutions technologiques ont considérablement amélioré et encouragé l'échange international :
Développement des moyens de communication (Internet, Fax, téléphone, visi- conférence, échanges interbancaires télématiques avec Swift notamment...)
Baisse spectaculaire du coût des transports entretenue par une certaine atomisation du secteur (dans les années 2000, il faut environ 250 € pour faire venir une voiture du Japon, soit le même prix que pour l'acheminer d'Espagne en Europe du Nord !) et par l'invention du porte conteneur standard (transport maritime). (V1)
13. La volonté politique de libéralisation des échangesAprès la seconde guerre mondiale, les dirigeants internationaux considèrent que le commerce international peut être un bon antidote aux logiques d'affrontements militaires.
En cela, ils reprennent l'adage de Montesquieu sur « le doux commerce » dont « l'effet naturel est de porter à la paix », c'est à dire une vielle croyance bien étudiée par Hirschman dans « The passions and the interests » en 1977 (Paris, P.U.F, 1980), selon laquelle l'intérêt peut calmer les passions.
Une nation n'aurait aucun intérêt à attaquer une autre nation, avec laquelle elle entretient des relations commerciales fructueuses.
La baisse des droits de douanes (taxes prélevées sur les importations) est le résultat des accords conclus au sein du GATT (« General Agreement on Tariffs and Trade ») : accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, signés à Genève en 1947 (qui oblige les nations membres à engager des négociations régulières pour réduire les barrières tarifaires, accord élargi ensuite à la Havane en 1947 et 48).
Depuis 1947, de nombreuses négociations (« round ») ont été menées, aboutissant à une baisse spectaculaire des droits de douane (V1)
14. Le rôle important du GATT puis de l'OMCLe GATT s'appuie sur deux principes :
Le premier principe du GATT est la non- discrimination entre les Nations (obligation du multilatéralisme, refus du bilatéralisme que les USA pratiquent pourtant massivement..) : la clause de la Nation la plus favorisée implique d'étendre à tous les nations signataires de l'accord les conditions les plus favorables appliquées à l'un de ceux- ci.
Le second principe est l'interdiction des restrictions aux échanges (restrictions quantitatives interdites, restrictions tarifaires tolérées mais négociables à la baisse...) et du dumping (prix des exportations moins élevés que les produits vendus sur le marché intérieur). (V1)
15. Résultats et perspectives du Gatt puis de l'OMCLes droits de douane moyens ont effectivement baissé de 40% à 5% dans les années 90, lors des différentes négociations (Kennedy round de 1961 à 1966, Toky- round de 1973 à 1979, Uruguay round de 1986 à 1994 portants notamment sur l'agriculture).
Le GATT est remplacé par l'OMC en 1995, une véritable institution organisée comme un tribunal de commerce (avec un secrétaire général, des fonctionnaires, des juges, et un président.
En janvier 2005, le français Pascal Lamy succède au Thaïlandais Supachai Panitchpakdi.
Lamy est ensuite remplacé en septembre 2013 par le brésilien Robert- Azevêdo), qui a pour objectifs principaux de veiller au respect des règles du commerce international et de favoriser le traitement des conflits.
Cette institution dispose d'un organe de règlement des différends (ORD) qui peut être saisi (plainte) et instruire une enquête pour concurrence déloyale, puis proposer une médiation, avant d'autoriser des mesures de rétorsion entre nations.
Depuis l'échec des sommets de Seattle en 1999 (désaccords sur la politique agricole USA- Europe et les OGM), de Doha en 2001 (problèmes sur l'accès aux médicaments à bas prix, et sur la propriété industrielle notamment en raison de l'arrivée de la Chine en novembre 2001), de Cancun en 2003 (où les nations du « Tiers - monde » ce sont alliés pour bloquer certaines propositions de diminution de droits de douane) et de Hong- Kong en décembre 2005 (6ème conférence ministérielle, perturbée par de fortes contre- manifestation altermondialistes et une montée des revendications des pays émergents - notamment sur les questions agricoles), de Genève (2009 et 2011 abordant les questions de développement, de commerce électronique et de marchés publics préférentiels) et de Bali (12/2013, consacrée aux questions agricoles), l'OMC est très critiquée.
En effet, cet organisme fait primer la logique commerciale sur toute autre considération, avec un risque fort d'empiètement sur les souverainetés nationales, notamment quand on aborde la question sensible des services.
Il cherche aujourd'hui à évoluer sous l'influence des ONG et des nations en développement.
Dans certains cas, la situation peut devenir absurde et conduire aux démantèlements des pratiques culturelles, sociales et environnementales, locales (par exemple, une FMN peut parfaitement porter plainte contre un Etat qui déciderait de mettre en place une nouvelle loi de protection de l'environnement). (V1)
16. Un quatrième facteur : la doctrine économique du libre échangeL'action politique du Gatt puis de l'OMC s'appuie aussi sur un corps d'analyse théorique, une doctrine économique largement favorable au libre- échange après la seconde guerre mondiale.
Le débat libre- échange versus protectionnisme n'est pourtant pas tranché théoriquement, et il reste encore de nombreuses incertitudes.
Voir partie II. (V1)
17. Conséquences : une nouvelle interdépendance et une obligation de compétitivitéLa progression du commerce international débouche sur une forte interdépendance ou intégration des économies nationales et donc une obligation nouvelle de compétitivité pour les entreprises nationales (et par ricochet, sur l'ensemble de l'économie nationale).
La compétitivité d'un pays ou d'une entreprise est son aptitude à faire face à la concurrence, c'est à dire à maintenir ou à gagner des parts de marché.
On distingue deux types de compétitivité :
la compétitivité prix (primordiale pour les produits facilement substituables)
la compétitivité structurelle ou hors prix (tout ce qui fait l'attrait d'un produit ou service, notion plus large que la notion de qualité)
Il faut se garder de transposer directement le concept « guerrier » et micro- économique de compétitivité des entreprises, à l'échelle d'une Nation.
Pour une Nation, il vaudrait mieux parler de l'objectif d'évolution de la productivité globale des facteurs de production à long terme (cf.
analyses de Krugman).
Néanmoins, l'objectif de compétitivité des entreprises à des conséquences indirectes pour toute la Nation.
Ainsi, la croissance économique au sein d'un pays dépend pour une large part (1/4 en France dans les années 2000) de la demande étrangère (des exportations) : s'il y a baisse de la demande allemande pour les biens et service par exemple, les exportations françaises et la production en France seront moins fortes.
La compétitivité des entreprises nationales par rapport à leurs concurrentes étrangères devient donc essentielle pour permettre de contenir les importations et faire progresser les exportations. (V1)
18. La compétitivité prixLa compétitivité- prix des entreprises nationales, qui dépend principalement des coûts de production, du taux de change et des comportements de marge, devient plus contraignante dans les choix nationaux.
Les coûts de production dépendent principalement des gains de productivité, du coût du travail (évolution des salaires et des cotisations sociales- évolution de la productivité du travail), du prix des consommations intermédiaires (énergie...) et de la possibilité de réaliser des économies d'échelle.
L'impact du taux de change est ambigu (prix d'une devise exprimé en une autre devise, voir plus bas)
Les comportements de marge.
Le prix final dépend aussi de la marge bénéficiaire (différence entre coûts et prix de vente) que cherche à obtenir l'entreprise.
Quand l'entreprise dispose d'un pouvoir de marché élevé, elle cherche rationnellement à en profiter, en prélevant une rente sur le consommateur sous forme de marge plus élevée.
C'est ainsi qu'une dépréciation de la monnaie nationale n'entraîne pas forcément une progression des exportations, si les entreprises ne répercutent pas la baisse du prix à l'exportation, et empochent la différence pour améliorer leurs résultats.
De même, une entreprise importatrice confrontée à une hausse de ses coûts d'approvisionnement (suite à une dépréciation) ne répercute pas forcément et proportionnellement la variation dans ses prix.
En général, l'entreprise « encaisse le choc » en réduisant ses marges, pour ne pas perdre ses clients.
Mais l'inverse est aussi possible : Total profite de la médiatisation de la hausse du prix du baril, pour répercuter immédiatement la hausse sur le prix à la pompe...alors que celui- ci ne dépend que des prix pratiqués 6 mois auparavant ! (V1)
19. La compétitivité hors- prixComme pour la compétitivité prix, les composants de la compétitivité hors- prix (ou structurelle) des entreprises deviennent plus importants pour les Nations
Pour une entreprise la compétitivité hors prix correspond :
A la qualité réelle ou perçue des produits (exemple de la mythologie des produits de luxe français alimentée par un effort important de marketing).
L'effet réputation s'entretient aussi dans la durée (fiabilité).
Aux performances techniques qui dépendent de l'effort de R&D - du niveau de qualification.
A la qualité des services annexes comme l'accompagnement technique, la formation, le SAV (typique du mythe allemand).
On constate que le niveau de développement d'une Nation agit directement sur ces paramètres du hors- prix.
C'est une justification importante de la recherche permanente des gains de productivité par un effort national de qualification et de recherche- développement.
La plus ou moins bonne spécialisation par rapport à la demande (il ne sert à rien de produire de magnifiques ordinateurs Apple...si les clients se tournent en masse vers des ordinateurs PC) et par rapport aux demandes dynamiques joue aussi un grand rôle dans la construction d'avantages hors prix (et c'est pourquoi les gouvernements mettent en place des politiques d'incitations sectorielles). (V1)
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Doc. 1
1. D'où vient ce document et que présente t'il ?Ce tableau a été publié en 2013 dans les Statistiques du commerce international de l'OMC. Il présente l’évolution des exportations (marchandises vendues à l'étranger) mondiales de marchandises de 1948 à 2012, en milliards de dollars et par régions en % des exportations mondiales totales de marchandises.
2. Comment évolue le volume des exportations ?On observe un fort accroissement depuis 1948, avec une multiplication des exportations par plus de 300 en 65 ans (de 59 à 17930 milliards de $ ). L'accroissement des exportations est plus fort pendant les Trente Glorieuses entre 1948 et 1973 (avec un accroissement par un facteur 10). On observe un certain ralentissement de l'accroissement depuis 1973 (1973-1993 = x 6.3; 1993-2012 = x 4.8), mais la croissance des exportations reste importante
3. Que peut on observer dans l'évolution de la structure des pays exportateurs ?On constate que l'Amérique du Nord voit sa place relative reculer passant de 28.1% des exportations mondiales en 1948 à 17.3% en 1973 (-18 points). Cela profite principalement à l'Europe qui gagne 15 points (passant de 35.1% à 50.9%). Mais après les Trente Glorieuses, c'est l'Asie (Japon, Chine...) qui progresse relativement le plus passant de 14.9% des exportations en 1973 à 26.1% en 1993, tandis que l'Europe perdait sa première place (-5 points). A partir de 2003 jusqu'en 2012, on observe un net déclin de l'Europe (- 10 points environ) et de l'Amérique du nord (-3), alors que l'Asie concentrait une part croissante des exportations avec 31.5% du total mondial(+10 points environ depuis 1993).L'Afrique et l'Amérique du Sud restent en retrait avec une part en forte baisse sur l'ensemble de la période étudiée. On observe donc une diminution de l'importance des pays occidentaux.
Pour une vision d’ensemble sur le commerce international (OMC, 2015) : Résumé PDF
Doc. 2
Indication de lecture : En 2011, les exportations mondiales de marchandises ont progressé de 5.5 %, alors que le PIB mondial progressait de 2.8 %. Pour les chiffres périodes, il s’agit de taux de croissance annuel moyen (TCAM).
1. D'où vient ce document et que présente t'il ?Ce document a été produit par l'OMC (Organisation mondiale du Commerce) en 2015. Il présente le taux d'acccroissement annuel du PIB mondial et des Exportations dans le monde de 1995 à 2014, en volume, et propose aussi des taux de croissance annuel moyen (TCAM) sur les périodes 1995-2000;2000-2005:20005-2010; 2010-2014
2. Caractérisez l'évolution du PIB et des exportations sur la période étudiée (amplitude et corrélations éventuelles).Exportations et PIB évoluent parallèlement (= corrélation positive), mais les exportations sont plus volatiles (= amplitude plus grande)
3. Comparez le rythme d'accroissement des exportations et celui du PIB.De manière générale, les exportations de marchandises en volume progressent plus vite que le PIB.
4. Que constatez vous après la crise de 2008 ?On constate un fort ralentissement de l’accroissement annuel du PIB et des exportations, après la crise de 2008-2009, et le rattrapage de 2010 (on passe avant la crise, d’un accroissement moyen du PIB de 3-3.5% et des exportations de 5-7%, à respectivement, 2.5% et 3%.).
Doc.3
SOLDE EXTERIEUR¹ de la France, tous biens et services
Source : L'économie française, INSEE, 2014.
1 : Solde extérieur : différence entre la valeur des exportations et celle des importations.
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(EN COURS)
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EXERCICES
*La macroéconomie (terme introduit en 1933 par l’économiste norvégien Ragnar Frisch) est l'approche théorique qui étudie l'économie à travers les relations existant entre les grands agrégats économiques, le revenu, l'investissement, la consommation, le taux de chômage, l'inflation, etc. Cf. Wikipédia.